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Le paquet Omnibus : Ce que les entreprises et les gestionnaires ESG doivent savoir

7 avril 2025
Par le CST
Le paquet Omnibus : Ce que les entreprises et les gestionnaires ESG doivent savoir

En réponse aux préoccupations croissantes concernant la complexité des réglementations en matière de développement durable et leur potentiel à entraver les entreprises européennes, la Commission européenne a introduit le paquet de simplification Omnibus.

Cette proposition vise à rationaliser les rapports sur le développement durable des entreprises tout en maintenant les objectifs environnementaux et sociaux ambitieux de l'UE. Le paquet Omnibus marque un tournant décisif dans le paysage réglementaire de l'UE, car il risque de modifier la manière dont les entreprises s'engagent dans la production de rapports sur le développement durable et l'ESG. Voici tout ce que les entreprises et les responsables ESG doivent savoir.

Qu'est-ce que le paquet Omnibus ?

Le paquet Omnibus, proposé le 26 février 2025, introduit une série d'amendements aux principales réglementations de l'UE, y compris les suivantes Directive concernant les rapports sur le développement durable des entreprises (CSRD), le Directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (DDDD)et le Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF). L'objectif global est de réduire les charges administratives, de simplifier les processus de conformité et de rendre l'environnement réglementaire plus favorable aux entreprises, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME). La Commission européenne a explicitement déclaré son objectif de réduire les charges de déclaration de 25% pour les grandes entreprises et de 35% pour les PME.

Bien que la proposition soit encore en cours de discussion et n'ait pas encore été adoptée par le Parlement européen et le Conseil, ses implications potentielles pour le développement durable des entreprises et les pratiques ESG suscitent déjà un débat important.

Principaux changements dans le paquet Omnibus

  1. Réduction du champ d'application du rapport CSRD

Les changements proposés visent à réduire le champ d'application de la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) de 80%. Elles prévoient également de redéfinir les "grandes entreprises" en portant le seuil à 1 000 employés, au lieu des critères actuels de 250 employés, 50 millions d'euros de chiffre d'affaires ou un total de bilan de 25 millions d'euros. Cela signifie que de nombreuses entreprises précédemment tenues de présenter un rapport dans le cadre de la CSRD pourraient ne plus être soumises à ses obligations, ce qui réduirait considérablement le nombre d'entreprises soumises à l'obligation de présenter un rapport sur le développement durable.

Pour de nombreuses entreprises, en particulier les entreprises de taille moyenne, ce changement soulève des questions cruciales : Doivent-elles continuer à investir dans des efforts de mise en conformité ou seront-elles libérées de ces charges dans un avenir proche ? Toutefois, les entreprises qui satisfont encore aux critères révisés doivent poursuivre leurs stratégies et leurs rapports de développement durable comme d'habitude.

  1. "Arrêter l'horloge pour les délais de déclaration de la CSRD

La proposition Omnibus prévoit également un délai important pour les CSRD les délais de présentation des rapports. Les entreprises des deuxième et troisième vagues de mise en œuvre du CSRD bénéficieront d'un report de deux ans, ce qui signifie que leurs premiers rapports ne seront pas exigibles avant 2028, au lieu de 2026 ou 2027. Ce délai donne aux entreprises plus de temps pour s'adapter à l'évolution du cadre réglementaire et éviter de se précipiter pour se conformer à des exigences potentiellement dépassées.

Toutefois, il n'y a pas de retard pour les entreprises de la première vague de rapports CSRD, qui sont déjà tenues de commencer à produire des rapports en 2025. Ces entreprises poursuivront leurs activités comme prévu, à moins que le paquet final ne modifie encore le calendrier.

  1. Modifications proposées à la CSDDD et à la taxonomie de l'UE

La directive sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable sera modifiée, mais pas de manière radicale. Son délai de mise en œuvre sera prolongé d'un an. Les entreprises disposeront ainsi de plus de temps pour se conformer aux exigences en matière de diligence raisonnable.

Le champ d'application du rapport sera également simplifié. Les entreprises se concentreront sur les relations directes avec la chaîne d'approvisionnement. Elles n'auront pas besoin d'évaluer en détail tous les fournisseurs indirects.

En ce qui concerne la taxonomie de l'UE, le paquet Omnibus propose de passer à un système "opt-in" pour les grandes entreprises. Les entreprises peuvent choisir de rendre compte de leur alignement sur la taxonomie. Les exigences seront allégées. Des divulgations partielles de l'alignement seront autorisées au lieu d'un contrôle technique complet.

  1. Rapports volontaires : Une tendance croissante ?

L'un des changements les plus notables est la possibilité d'établir des rapports ESG sur une base volontaire. De nombreuses entreprises pourraient bientôt être exclues du champ d'application des rapports obligatoires du CSRD. En réponse, la Commission européenne a fait allusion à une nouvelle norme de reporting volontaire. Cependant, les experts avertissent qu'elle pourrait ne pas avoir la profondeur et la cohérence de l'ESRS actuel utilisé pour les rapports obligatoires. Cela soulève des inquiétudes quant à la comparabilité et à la fiabilité des rapports volontaires, en particulier pour les investisseurs qui recherchent des données ESG transparentes et cohérentes.

  1. Normes de déclaration simplifiées

Pour réduire encore la charge de la conformité, la proposition Omnibus envisage de simplifier le système actuel d'information sur le marché du travail. ESRS (normes européennes d'information sur le développement durable). Le nombre de points de données obligatoires serait considérablement réduit et les normes sectorielles pourraient être éliminées. Bien que cela allège la charge de travail des entreprises, cela signifie également qu'elles devront concentrer leurs efforts sur les questions de développement durable les plus importantes d'un point de vue stratégique, en veillant à ce que leurs rapports restent pertinents et alignés sur les objectifs de l'entreprise.

L'importance pour les entreprises et les gestionnaires ESG

Pour les entreprises, en particulier celles qui en sont aux deuxième et troisième vagues de mise en œuvre du CSRD, le paquet Omnibus pourrait modifier de manière significative les stratégies de mise en conformité. Si de nombreuses entreprises bénéficieront de la réduction des exigences en matière de déclaration, elles sont également confrontées au risque d'incertitude réglementaire. La proposition "stop-the-clock" laisse de nombreuses entreprises dans l'incertitude, ne sachant pas si leurs investissements actuels en matière de conformité seront rentables ou si elles seront soumises à de nouvelles réglementations révisées à l'avenir.

Pour les gestionnaires ESG, l'évolution du paysage réglementaire présente à la fois des défis et des opportunités. Alors que les entreprises naviguent dans les changements potentiels, les gestionnaires ESG devraient.. :

  • Rester informé: Compte tenu de la nature évolutive du paquet Omnibus, les gestionnaires ESG doivent se tenir au courant des développements législatifs. Que le paquet soit approuvé ou non, les entreprises doivent continuer à considérer les rapports sur le développement durable comme un domaine de conformité essentiel.
  • Évaluer les stratégies de reporting: Les gestionnaires ESG devraient évaluer leurs pratiques actuelles en matière de rapports sur le développement durable et se demander si elles sont conformes aux changements proposés. La préparation d'un rapport simplifié ou le passage à une norme volontaire peuvent nécessiter des ajustements de stratégie.
  • Répondre de manière proactive aux attentes des parties prenantes: Indépendamment des changements réglementaires, les investisseurs, les clients et les autres parties prenantes continueront d'exiger la transparence. Les entreprises qui restent à l'avant-garde des tendances en matière de développement durable, même si elles n'y sont pas obligées par la loi, peuvent se différencier sur le marché.
  • Se concentrer sur la valeur à long terme: Les rapports sur le développement durable ne visent pas seulement à répondre aux exigences réglementaires ; il s'agit d'un outil stratégique de gestion des risques et de création de valeur. Les responsables ESG devraient mettre l'accent sur les avantages commerciaux plus larges du reporting, tels que l'amélioration de l'efficacité opérationnelle, une meilleure gestion des risques et des relations plus étroites avec les investisseurs.

Une vue d'ensemble : Qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir ?

La proposition Omnibus marque un tournant dans le parcours de l'UE en matière de développement durable. Elle reflète la volonté de l'UE de trouver un équilibre entre les objectifs environnementaux et la nécessité d'un environnement commercial compétitif. Toutefois, les débats en cours sur la simplification et la déréglementation soulèvent des questions essentielles quant à l'impact à long terme sur la transparence et la résilience des entreprises.

Les rapports sur le développement durable resteront un élément clé de la stratégie d'entreprise, de la gestion des risques et de la création de valeur à long terme. Que le paquet Omnibus soit approuvé ou non, cet objectif ne changera pas.

Les entreprises qui s'alignent aujourd'hui sur les meilleures pratiques peuvent montrer la voie en matière de développement durable. Elles seront mieux préparées à faire face à l'évolution de la réglementation et à réussir sur un marché de plus en plus soucieux du développement durable.

Lorsque les entreprises et les gestionnaires du GSE planifient leur avenir, ils doivent être prêts à saisir les opportunités et à relever les défis. Agir aujourd'hui, c'est poser les bases d'une réussite à long terme.

Participer à la prochaine Europe - Programme de praticiens certifiés en développement durable (ESG), édition avancée 2025, les 22-23 & 26 mai 2025 est essentiel. Ce programme offre un aperçu crucial du nouveau paysage réglementaire, y compris le paquet Omnibus. Il fournit les outils et les stratégies nécessaires pour rester en conformité et répondre aux attentes des parties prenantes.

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